Jeudi 21 mars dernier, l'assemblée départementale s’est réunie pour voter le budget 2013 du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Ce budget intervient dans un
contexte où les politiques d’austérité menées à l’échelle nationale et européenne, touchent de plein fouet les habitants de notre ville et de notre département.
La Seine-Saint-Denis et ses habitants font les frais des politiques libérales et de casse sociale menées par la Droite pendant 10 ans. Notre population est déjà
fortement fragilisée par l’abandon constant de l’intervention publique de l’Etat, provoquant une situation sociale et économique catastrophique sans précédent. N’oublions pas que c’est le hold up
de l’Etat envers la Seine-Saint-Denis s’élevant à plus de 1,6 milliard qui place aujourd’hui notre département dans cette situation sociale et financière.
Aussi, dans ce contexte social fortement dégradé et de difficultés croissantes pour de trop nombreux Stanois durement touchés par la baisse du pouvoir d’achat, le
chômage et la précarité, il n’est pas possible d’acter de nouveaux reculs de nos politiques publiques, volontaires en direction des habitants qui en ont encore plus besoin.
Comment accepter au Conseil général les mesures et les politiques contre lesquelles je lutte au niveau national et
européen ?
Car, ce budget est marquée par l’austérité que nous refusons : pour atteindre l’équilibre budgétaire, nous subissons 35
millions d’euros de coupes sur les différents secteurs d’un côté, et de l’autre, une augmentation de 5.9 points sur les impôts fonciers.
D’autant que depuis 4 ans, les impôts ont augmenté de plus de 20% et des coupes ont déjà touché durement le budget départemental avec la disparition de prestations
comme le soutien à l’achat de la carte Imagin’R, le coupon ordinateur pour les élèves de 6ème, ou encore la hausse de la carte améthyste….
Le budget doit répondre aux exigences sociales et aux besoins des habitants de notre ville et du département, aux espoirs largement exprimés lors des dernières
présidentielles et en particulier en Seine-Saint-Denis, pour un véritable changement politique.
Pour le choix d’un budget combatif, avec mes collègues élus du groupe « communiste, citoyen, Front de gauche pour une alternative sociale et écologique »,
nous avons fait des propositions crédibles et utiles pour les habitants et avons obtenu du président du Conseil général, que la carte Améthyste ne soit pas
augmentée une fois de plus, que certaines nouvelles coupes envisagées dans le domaine de la culture, du sport ou du secteur social soient finalement atténuées ou annulées.
Par ailleurs, l’actuel gouvernement a reconnu la spécificité de notre département en nous cédant 30 millions d’euros, utiles mais bien insuffisants au regard des
besoins.
Si nous avons gagné que soient inscrits dans le budget les 40 million d’euros attendus de l’Etat, nous regrettons qu’ils ne correspondent pas à des postes
budgétaires et des actions réelles, comme par exemple, le rétablissement de la carte Imagin’R et l’annulation de la hausse de la fiscalité.
Nous reconnaissons ces avancées mais nous les jugeons pour la population, insuffisantes et en-deçà des ambitions qui devraient être celles d’une véritable politique
de gauche. Et c’est pourquoi nous ne pouvions approuver un tel budget.
En tant que membre de la majorité et participant à l’Exécutif, cette décision de voter contre, a été prise en toute cohérence avec les revendications portées depuis
plusieurs semaines par les élus de mon groupe auprès de nos collègues socialistes; et pour lesquelles, malgré quelques avancées, le compte n’y était pas.
Mais plus encore, le vote du budget pour l’élu local que je suis a un impact sur la vie quotidienne des habitants. A Stains, par exemple, il ne m’est pas possible
d’accepter que le STS dont la qualité du travail n’est plus à prouver subisse une baisse de 10 % de sa subvention.
Comment expliquer aux Stanois, la hausse de la fiscalité sur les impôts fonciers, qui n’épargnera personne et
aura un impact tant sur les propriétaires que sur les locataires ?
Ma position sur le budget, comme l’ensemble de mon action, s’inscrit dans le sens de l’intérêt général, de la dignité des habitants et de
notre bataille pour la justice sociale.
Mon choix a été guidé par la volonté de ne pas faire payer davantage la facture à la population qui subit déjà lourdement les restrictions des services publics. Il
est cohérent au regard de mes convictions et de mon engagement d’élu de terrain, pour combattre toutes les inégalités et injustices sociales, pour maintenir et de développer les services publics
et en faveur d’une politique de justice sociale qui place l’humain au cœur des priorités.
Fort de ces exigences politiques, mon vote ne s’inscrit nullement dans une « posture purement politicienne » ou sur « un coup de colère » mais
bien au contraire, il exprime le cri d’alarme lancé par la population, et il représente un signal d’espoir et de résistance pour changer de cap.
Je continuerai à Stains comme à l’échelle départementale à refuser la résignation, à porter haut et fort, la voix de toutes celles et tous ceux qui souffrent de
cette situation injuste et inhumaine, et qui aspirent à une société plus juste et plus solidaire.
Je continuerai aussi à me mobiliser pour que notre collectivité obtienne ce que l’Etat lui doit depuis 2004, soit plus de 1,6 milliards d’euros.
C’est le sens de mon engagement, à vos côtés, pour Stains et pour la Seine-Saint-Denis, et nous devons, sans plus tarder, amplifier notre
combat collectif pour une alternative à l'austérité.
Azzédine TAIBI
Vice-président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis
Adjoint au Maire de Stains