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  • : Azzédine TAIBI
  • : Bienvenue sur mon blog. Il vous rendra compte de mon action et de mon engagement en tant qu'élu à la Mairie de Stains et au Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Il vous informera de mes prises de position et des combats politiques que je mène au quotidien avec et pour les citoyens. Ce blog est aussi l'occasion de recueillir vos remarques et vos propositions pour construire une alternative politique. Alors sans plus tarder, bonne visite et à très bientôt !
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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 00:12

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Le 8 mars est une journée emblématique des luttes des femmes pour faire reculer les discriminations, les dominations, conquérir l’égalité des droits.

Le ministère droits des femmes, pour lequel nous nous sommes battues, doit maintenant avec le gouvernement de gauche, entendre les voix populaires, les voix des femmes, des hommes, qui, il y a un an et avec raison, congédiaient Nicolas Sarkozy.

 

Il faut donc écrire une nouvelle page dont le fil conducteur est l’égalité.

  • L'égalité professionnelle tant promise, n'est toujours pas appliquée malgré la profusion des lois. Les discriminations, les inégalités salariales, la précarité de l'emploi des femmes sont toujours les normes et l'accord national interprofessionnel (ANI), constitue un recul sans précédent, véritable amplificateur de ce que les femmes, les Licenci'elles, les Sodimédicals, et beaucoup d'autres vivent.

Refusons ce mépris, manifestons contre cet accord et imposons une réelle égalité professionnelle, une loi contre les licenciements boursiers, l'abrogation de la loi sur les retraites avec départ à 60 ans pour toutes et tous. Sanctions judiciaires aux entreprises qui n'appliquent pas les lois sur l'égalité professionnelle.

  • Le droit à la santé pour toutes et tous est une exigence et une urgence, d’autant que la loi Bachelot (loi Hôpital Patient Santé Territoire) continue à s’appliquer entrainant une véritable casse du service public de santé.

Exigeons du gouvernement l'abrogation de la loi Bachelot, un moratoire contre les fermetures détablissements hospitaliers et les regroupements de services.

Demandons la mise en place dune vraie démocratie sanitaire permettant des débats renseignés et sérieux sur toutes les grandes questions de santé publique. Le grand public doit accéder à des informations sérieuses sur l'ensemble des choix contraceptifs. De réels contrôles doivent être organisés sur les médicaments, loin des pressions européennes et de celles des firmes pharmaceutiques.

Les salarié-es du secteur santé doivent bénéficier de droits et de pouvoirs nouveaux.

  • Les violences contre les femmes ne sont hélas toujours pas éradiquées, malgré la loi du 9 Juillet 2010. Souffrirait-elle du manque de moyens et d'insuffisances pour sa réelle application ?

  • Créons les conditions de l’adoption d'une loi cadre, comportant des mesures de prévention, d’éducation et de sanctions avec des moyens humains et financiers pour leurs mises en œuvre.

 

A bas l'austérité, ce remède qui aggrave la crise ! Pendant que les grands groupes du CAC 40 vont toucher 20 milliards d'euros, des milliers de femmes et d'hommes renonceront à leurs besoins les plus élémentaires. Cela suffit.

Nous sommes solidaires de toutes ces femmes qui agissent partout dans le monde contre l'oppresseur quel qu’il soit, partout, les voix des femmes se lèvent pour la liberté, la paix, la dignité et l'émancipation humaine.

 

Il est grand temps de mobiliser l’argent, les pouvoirs dans le sens des intérêts populaires.

Citoyennes, militantes, féministes, rebelles, ensemble, nous sommes une force déterminante pouvant obliger la gauche gouvernementale à ne pas écouter les sirènes de ceux qui méprisent les femmes et les hommes.

Partout, mobilisons- nous pour faire triompher nos espoirs, ceux de toutes les femmes de la planète, créons cette belle chaîne de la sororité, féminin de fraternité.

Nous sommes solidaires de toutes ces femmes qui agissent partout dans le monde contre loppresseur quel quil soit. Tunisiennes, Egyptiennes, Iraniennes, Syriennes, Palestiniennes, Maliennes, partout la voix des femmes se lèvent pour la liberté, la paix, la dignité et l’émancipation humaine.

Les femmes ont été à la pointe de ce que l’on nomme ‘’printemps arables’’ et aujourd’hui encore, elles sont au premier rang pour empêcher les dérives sectaires, autoritaires et obscurantistes qui veulent entraver les mouvements de libération des peuples.

En ce 8 mars 2013, nous tenons à faire entendre nos exigences pour libérer les sociétés du poids de la domination masculine (le patriarcat), pour permettre dévoluer dun pas de géant dans lintérêt des besoins humains.

Alors prenons la parole et participons à amplifier l’aspiration d’un vrai changement.

 

Source PCF

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 15:14

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Au nom du Parti communiste français et en mon nom propre, je voudrais saluer la mémoire du président Hugo Chavez Frias décédé le 5 mars après avoir affronté courageusement une longue maladie.


Le peuple vénézuélien perd un dirigeant, sans doute le plus important dans son histoire récente, qui a changé radicalement ses destinées. Il reste le président des gens modestes qui a apporté des avancées démocratiques et sociales sans précédent.

 

Sous sa présidence, le Venezuela est devenu un pays indépendant et libre de la domination des pires fléaux du sous-développement dans lequel l'avaient laissé des décennies de gouvernement des forces corrompues et soumises à l’hégémonie étasunienne.


Son décès est aussi une grande perte pour l'Amérique latine tout entière, pour tous ces pays avec qui le Venezuela a développé des relations de coopération et de solidarité, pour tous les gouvernements progressistes avec qui le président Hugo Chavez Frias a commencé à construire une union continentale fondée sur le développement humain et le respect des souverainetés.


Je tiens à transmettre à son peuple, à sa famille, au vice-président Nicolas Maduro et à tous les révolutionnaires vénézuéliens nos plus attristées condoléances et toute notre solidarité. Nous sommes confiants dans l'avenir de la révolution bolivarienne et des peuples de l'Amérique latine forts de l'œuvre qu'il laisse.


Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

Paris, le 6 mars 2013.

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 16:50

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Communiqué du Front de gauche

 

Le Front de gauche tient à saluer l'adoption par le Sénat de la proposition de loi déposé par le groupe CRC/Front de Gauche pour l'amnistie sociale. La lutte contre la criminalisation des syndicalistes et de toutes celles et tous ceux qui se battent pour l'égalité des droits et la justice est un enjeu démocratique fondamental. Il s'agit d'un premier succès qu'il faut amplifier jusqu'au vote de l'Assemblée Nationale afin que l'amnistie n'oublie personne. 

Les protestations de Laurence Parisot et de tous les libéraux démontrent que le patronat n'a en rien abandonné la lutte de classe ! Ils s'étouffent dans leur propre arrogance, face à la juste reconnaissance du combat mené par des hommes et des femmes qui n'acceptent pas l'arbitraire et la toute puissance du pouvoir patronal. 

Le projet de loi voté permettra l'amnistie de faits commis à l'occasion de conflits du travail, d'activité syndicale ou revendicatives y compris dans le cadre de manifestations sur la voie publique  et pour des faits relatifs à la défense du droit au logement ou à l'école. 

Le Front de gauche regrette que les amendements du groupe socialiste aient amoindri la portée de cette loi en excluant du bénéfice de l'amnistie les faits liés a des actions concernant la santé, l'environnement (OGM...) ou encore les droits des migrants (RESF) et cela en contradiction avec une loi récente votée au parlement abrogeant le délit de solidarité. En ne prenant en compte que les poursuites intentées depuis le 1er janvier 2007 et non depuis la dernière loi d'amnistie de 2002, début des 10 ans de gouvernement de droite et en excluant une partie de celles et ceux condamnés pour d'autres faits que ceux portant atteintes aux biens, des syndicalistes ne seront pas concerné-e-s par cette amnistie. 

A l'occasion du débat qui aura lieu à l'assemblée nationale pour l'adoption définitive de cette loi, tous les député-e-s et tous les députés de gauche, PS, Radicaux, EELV, doivent élargir cette loi, comme le réclament les parlementaires du Front de gauche, à toutes les militantes et tous les militants agissant au bénéfice de l'intérêt général dans l'ensemble du champ social.  

Le Front de gauche prendra de nouvelles initiatives de mobilisation pour contribuer au rassemblement le plus large pour la défense des libertés syndicales et associatives. Il appelle toutes les organisations syndicales et les associations, en particulier celles concernées par les restrictions apportées à la loi et plus globalement toutes les citoyennes et tous les citoyens, à interpeller, dans ce sens, leur député-e dans leur circonscription.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 23:04

allocations_familiales.gifLe gouvernement entrainé dans une spirale de toujours plus d'austérité, fait pression sur le Haut conseil à la famille avec comme objectif l'équilibre des comptes de la branche Famille.

Nous apprenons avec consternation que les pistes de réflexion retenues pourraient être les suivantes : soit rendre imposables les prestations familiales, soit les rendre accessibles sous conditions de ressources.

Le caractère universel, fondement même de la politique familiale, serait donc ainsi remis en cause.

L'avenir de la branche Famille est de fait menacé car le MEDEF, en embuscade, réclame depuis des années que son financement ne soit plus opéré par les cotisations sociales.

Il est strictement impossible de prévoir un retour à l'équilibre des comptes de la branche Famille, tout en prévoyant d'accroître encore les exonérations patronales de cotisations, comme prévu dans l'Accord national interprofessionnel minoritaire du 11 janvier 2013.

La politique familiale n'est pas une variable d'ajustement.

Le vrai courage politique n'est pas d'alourdir la fiscalité des foyers fiscaux via la politique familiale mais d'aller jusqu'au bout d'une justice sociale, en taxant les revenus financiers et en instituant la tranche à 75%

 

Source site PCF

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 23:59

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Hier soir près de 300 personnes ont répondu présent à l'invitation pour participer à l'Assemblée Citoyenne du canton, et je tiens du fond du coeur à vous remercier infiniment.

Ce record d'affluence confirme bien l'intérêt que vous portez sur les enjeux politiques et les questions de société, notamment sur l'austérité qui nous est imposée.

Durant plus de deux heures, le débat fut riche, constructif, parfois vif et contradictoire (et c'est bien normal).

Tout au long de la soirée, plusieurs sujets ont étés abordés : l'action des collectivités locales, les services publics, les inégalités et les injustices sociales, la fiscalité, la santé, la tranquillité publique, l'école, le petit commerce, la culture, la démocratie, le vivre ensemble...

Cette Assemblée Citoyenne s'inscrit dans la continuité de la création du CLIC (Conseil local d'initiatives citoyennes), en 2004. 

Il m'a semblé utile et nécessaire de donner un nouvel élan à cette démarche, et ce à partir de la dynamique de rassemblement initiée par le Front de gauche.
Cette dynamique, je souhaite que nous la construisions ensemble, que chacune et chacun s'emparent de celle-ci. Et la forte participation à l'Assemblée d'hier soir en est l'exemple.

Je donne donc rendez-vous à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent amplifier cette dynamique.

A tous les stanoises et stanois qui souhaitent la mise en oeuvre d'une politique bien ancrée à gauche, ambitieuse, rassembleuse, solidaire, allant dans le sens du progrès et de la justice sociale...

A Stains comme en Seine Saint Denis, nos voix doivent parler plus haut et plus fort. Ensemble, mettons en marche l'envie d'agir collectivement, l'envie de construire un véritable changement pour transformer la société.

 

A très bientôt,


On ne lâche rien !

 

Azzédine

 

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 16:32

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Plus de 75 économistes ont publié une tribune dans laquelle ils se prononcent pour une profonde modification de la réforme bancaire proposée par le gouvernement. Ils dénoncent un "projet de loi qui ne résout rien", laissant "une porte ouverte à une nouvelle crise ».

 

"Nous, économistes, pensons que le projet de loi de séparation bancaire présenté à l’Assemblée nationale ne fait pas ce qu'il prétend et ne protègera pas plus qu’avant les dépôts des ménages français. En réalité, il laisse libre cours aux activités spéculatives des banques et sauvegarde leur pouvoir.

L'objectif affiché du projet consiste à sécuriser les dépôts et, pour cela, à séparer les activités de marché dangereuses des activités de crédit-dépôt. L'intention est bonne, compte tenu de l'hypertrophie des banques françaises. En effet, les actifs bancaires français représentent 340 % du PIB (contre 85 % aux États-Unis). Il existe au moins quatre banques dont la faillite peut entraîner la chute de l'ensemble du pays, contrairement à l'Allemagne qui n'en compte qu'une. Ces banques sont à la fois trop grosses pour qu’il soit possible de les laisser faire faillite (too big to fail) et « trop grosses pour être sauvées » (too big to save). 

Le secteur bancaire français présente un niveau de risque systémique parmi les plus élevés du monde : Dexia a déjà coûté 12 milliards d'euros aux contribuables français et belges et l'État vient d’y ajouter 85 milliards en garantie. Le Crédit agricole prévoit des pertes record en 2012, voisines de 6 milliards d'euros et la Société générale aurait perdu 11,9 milliards en 2008 sans le secours du contribuable américain.

Par ailleurs, le « modèle » français se révèle défaillant dans sa tâche de financement de l'économie : seuls 10 % du bilan de nos banques sont consacrés aux prêts aux entreprises non financières et 12 % aux prêts aux particuliers. Le reste relève d’opérations de marché essentiellement spéculatives : sur les 200 milliards d'obligations émises par le secteur bancaire français en 2012 pour "financer les prêts hypothécaires", seuls 22 milliards ont été distribués aux ménages et 27 milliards aux entreprises. Et combien consacrés à l’emploi, la recherche et l’investissement ?

En supprimant la garantie publique implicite sur les produits bancaires hautement profitables et risqués que proposent les marchés,  la séparation des activités spéculatives des activités dites commerciales, engagement de campagne n° 7 de François Hollande, permettrait aux secondes de se consacrer intégralement au financement de l'économie réelle. En isolant les banques commerciales des humeurs des marchés, une vraie séparation permettrait de réduire le coût du financement des ménages et des entreprises. Elle ne pénaliserait que les quelques 9 000 traders et leurs dirigeants.

Or, que fait le projet de loi actuel ? Il oblige les banques à loger certaines activités spéculatives dans des filiales, mais seulement 0,75 % à 2 % du produit net bancaire des banques est concerné par cette mesure. Toutes les activités interdites à la maison-mère (les prêts aux fonds spéculatifs, le trading à haute fréquence, etc.) sont accompagnées d'exception qui vident la loi de son contenu. Les amendements déposés pour élargir ce périmètre demeurent largement insuffisants. Le projet français reste très en-deçà de ce qui est envisagé ailleurs dans le monde, y compris dans les pays anglo-saxons !  Il est beaucoup plus faible, en particulier, que le rapport Liikanen de l’Union Européenne, qui, bien que timide, a au moins le mérite d'exiger la filialisation de toutes les activités de « tenue de marché ».

À défaut de prévenir une crise, le projet de loi laisse-t-il au moins espérer que nous aurions les moyens de la guérir ? Non. Selon ce projet, les maîtres d'œuvre de l'éventuel démantèlement d'une banque française seront le Gouverneur de la Banque de France et le Directeur général du Trésor. Ils décideront seuls si l'État français devra aller au secours d'une banque (quitte à ruiner les Français) ou s’il conviendra de la laisser faire faillite. Les décisions seront prises sans obligation de consulter le Parlement, à l’aveugle, et au détriment du contribuable. Les 3,7 milliards prélevés sur les citoyens néerlandais, sans avoir été consultés, pour sauver sans conditions SNS Reaal, 4ème banque des Pays-Bas, sont un cas d'école qui risque de se généraliser.

De même, les détenteurs d’obligations ne seront pas nécessairement sollicités financièrement avant que les contribuables français aient à mettre la main à la poche. Le projet de loi considère que c'est une possibilité, mais non une obligation. Pire encore : pendant l'opération de réanimation cardiaque, le versement de dividendes aux actionnaires de la banque en détresse ne sera pas interdit. Rien n'est prévu non plus pour mettre à contribution les créanciers. Les dirigeants de la banque en détresse responsables de la déroute pourront-ils se voir supprimer définitivement le versement de leurs rémunérations ? Pas davantage.

Ce projet revient donc à maintenir dans la loi le parachute dont rêvent les banques « universelles » et leurs alliés, les fonds spéculatifs, pour pouvoir continuer leurs opérations spéculatives en toute quiétude. Il préserve leur liberté d’utiliser les dépôts de leur clientèle comme base pour accorder des crédits à leurs filiales spéculatives.

Comment, dans ces conditions, peut-on prétendre séparer les activités dangereuses du crédit, et sécuriser les dépôts ? Le sujet est suffisamment complexe pour que le Parlement britannique, qui s'engage vers une séparation bien plus stricte prenne un an pour légiférer. Le gouvernement français, lui, prétend régler la question en un mois, alors même que la Commission européenne s'apprête elle-même à légiférer dans le sens du rapport Liikanen. Ce projet de loi du gouvernement ne résout rien. Au contraire, il laisse la porte ouverte à une nouvelle crise. 

La crise a montré la nécessité d’une séparation stricte entre les activités bancaires utiles à l’économie et celles qui lui sont néfastes. Nous, économistes, appelons à une modification profonde de ce texte de loi, sous peine d’ébranler une nouvelle fois la confiance dans le processus démocratique."


Les  signataires du texte :

Daniel Bachet, Université d'Evry
Michel Bellet, Université de Saint-Etienne
Nicolas Beniès, université populaire de Caen,
Mathieu Béraud, Université de Lorraine
Eric Berr, Université Bordeaux 4
Olivier Berruyer, économiste, animateur de www.les-crises.fr
Pierre Bitoun, INRA
Frédéric Boccara, maître de conférences, université de Paris 13
Paul Boccara, économiste, historien
Marc Bousseyrol, économiste
Claude Calame, EHESS
Gabriel Colletis, université de Toulouse
Pierre Concialdi, économiste-sociologue
Laurent Cordonnier, Université Lille 1
Ghislain Deleplace, Professeur, Université Paris 8 – Saint-Denis
Yves Dimicoli, économiste
Jean-Paul Domin, Université de Reims Champagne-Ardenne
Denis Durand, économiste
Guillaume Étievant, expert économique auprès des CE,
David Flacher, Université Paris 13
Bernard Friot, Université Paris-X, institut européen du salariat,
Véronique Gallais, Cadre dans l'économie sociale
Jean Gadrey, professeur, Université Lille I,
Jacques Généreux, professeur, IEP de Paris,
Jean-Pierre Gilly, Université Toulouse 1
Patrick Gianfaldoni, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse
Gaël Giraud, CNRS, Centre d'Economie de la Sorbonne, Ecole d'Economie de Paris
Jérôme Gleizes, économiste
Bernard Guerrien, SAMM, Centre d’économie de la Sorbonne
Ozgur Gun, Université de Reims
Olivier Gossner, Directeur de recherche CNRS, Paris School of Economics
Alain Grandjean, économiste
Jean-Marie Harribey, maître de conférences, Université Bordeaux 4,
Michel Husson, économiste,
Esther Jeffers, Université Paris 8
Andrée Kartchevsky, Université Paris 8 – Professeure, URCA et LADYSS
Pierre Khalfa, membre du Conseil économique, social et environnemental,
Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des CE
Dany Lang, Université Paris 13,
Philippe Légé, Université de Picardie
Pierre Le Masne, Université de Poitiers
Alain Lipietz, économiste
Frédéric Lordon, Directeur de recherche, CNRS
Marc Mangenot, Directeur de recherche, CNRS
Jonathan Marie, CEPN – CNRS, Université Paris 13
Christiane Marty, économiste,
Antoine Math, Economiste, IRES
Jérôme Maucourant, Economiste, Université Jean Monnet (IUT Saint-Etienne)
Thierry Méot, Statisticien-Economiste
Sandrine Michel, Université Montpellier 1
Catherine Mills, économiste
Alain Morin, directeur de la revue Economie et Politique
François Morin, professeur, Université Toulouse 1
André Orléan, Directeur de recherche, CNRS-EHESS
Gilles Orzoni, Ingénieur-économiste
Henri Philipson, économiste,
Dominique Plihon, professeur, Université Paris 13,
Jean-Paul Pollin, Université d’Orléans
Jean-François Ponsot, Université de Grenoble
Christophe Ramaux, Université Paris 1
Romain Rancière, Professeur associé à Paris School of Economics
Frédéric Rauch, économiste, Rédacteur en chef de la revue Économie et Politique.
Gilles Raveaud, Institut d’Études Européennes, Université Paris 8-Saint-Denis
Jacques Rigaudiat, économiste
Bertrand Rothé, Université de Cergy Pontoise
Gilles Rotillon, Université Paris X – Nanterre
Jean-Marie Roux, syndicaliste
Jacques Sapir, Directeur du CEMI-EHESS
Richard Sobel, Université Lille 1
Dominique Taddéi, ancien président d'université, ancien Président de la Caisse des dépôts et consignations,
Bernard Teper, membre Haut Conseil de la famille et du Réseau Éducation Populaire
Bruno Tinel, Université Paris 1, Centre d’économie de la Sorbonne
Alain de Tolédo, Université Paris 8
Stéphanie Treillet, économiste

Philippe Zarifian, Professeur, Université Paris-Est Marne-la-Vallée

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 22:52

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Jean-Luc Mélenchon,  Patrick Le Yaric, Younous Omarjee, Jacky Hénin et Marie-Christine Vergiat, Députés européens Front de Gauche
 
Nous condamnons le mauvais compromis sur le projet de budget européen validé par les chefs d'Etat et de gouvernement vendredi.

Ils ont déjà approuvé les saignées budgétaires nationales et l'instauration de la priorité au remboursement des intérêts de la dette sur toute politique d'intérêt général via le « 6 Pack » et le TSCG. Ils approuvent maintenant l'austérité sur les rares programmes de solidarité existant en Europe.

Les agriculteurs, les pêcheurs, les régions, les chercheurs, les universitaires, les projets écologiques seront les premiers touchés. Les européens les plus dramatiquement touchés par la crise y perdent aussi: le budget dédié à l'aide alimentaire passe ainsi de 3,5 à 2,1 milliards d'euros! En revanche les aides aux grands de l'agroalimentaire et les intérêts des banques sont protégés.

Ce compromis austéritaire ne défend l'intérêt d'aucun peuple nationalement. Il détruit le projet européen.  Nous appelons l'ensemble des parlementaires européens à le rejeter.

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 11:24

528109 10200149854260485 2016044550 nComme vous, j'ai appris hier avec beaucoup d’émotion et de joie la libération de notre ami Nadir Dendoune, incarcéré en Irak depuis 23 jours.

Je suis heureux de le savoir en sécurité auprès de l’ambassade de France.

Je tiens à remercier tous les Stanois qui ont apporté leurs soutiens  au comité et à sa famille.

Sans les actions de Reporters sans frontières, de ses avocats, de ses confrères journalistes en France, et en Irak, de l’Union nationale des journalistes irakiens, des milliers de proches et d’anonymes qui ont soutenu Nadir, signé la pétition, interpellé sur son cas...

Sa libération aurait été bien plus difficile à obtenir.

 

Nous aurons l'occasion, je l'éspère, de recevoir prochainement Nadir à Stains !

 

Azzédine

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 22:54

Entretien avec José Tovar* paru dans le mensuel "Regards" dans le cadre du dossier " Réouverture de la chasse au mammouth ! "

* Enseignant, syndicaliste, animateur du Front thématique « éducation » au sein du Front de gauche au titre de la FASE.

 

Le jeudi 31 janvier, les enseignants étaient appelés à faire grève avec toute la fonction publique. Ils le seront de nouveau le 12 février sur les questions scolaires. Quel est leur état d’esprit ?

Les enseignants sont mal dans leur peau, mal dans leur métier. Depuis plus de cinq ans on a vu une accumulation de reformes à tous les niveaux , primaire et secondaire, sans que les enseignants n’aient été consultés sur leur nécessité ou leur pertinence, et le résultat de tout ça, c’est  la dérèglementation tous azimuts : plus personne ne maîtrise la cohérence d’un métier aux implications affectives très fortes ! Les enseignants sont sommés d’ « innover » et doivent improviser en permanence. Ce qui hier coulait de source, ne coule plus de source aujourd’hui. Par exemple, l’introduction des enseignements de soutien à l’école élémentaire a provoqué un bazar pas possible: Horaires, durée, nombre d’élèves concernés : rien n’était  clairement et réellement conçu dans l’intérêt des élèves, tout pour la façade ! durant ces dernières années, on a chargé la barque des programmes ( une langue vivante obligatoire, l’informatique, des évaluations à répétition …  alors même que la durée totale d’enseignement diminuait ! . Au collège, le passage d’un enseignement fondé sur les disciplines à un enseignement basé sur les compétences oblige les profs à réinventer leur métier alors même que leur formation initiale ne les y a pas préparé, qu’elle a même été supprimée pour les nouveaux recrutés (sans parler de la formation continue, toujours inexistante !) . Au lycée, les réformes Chatel on complètement désorganisé le fonctionnement antérieur : multiplication des options ( au choix des élèves ) , des groupes disciplinaires ou de niveaux, suppressions d’enseignements, etc… une partie grandissante des enseignements proposés se fait pratiquement « à la carte » : en dehors de quelques matières, les élèves d’une même classe ne sont plus jamais ensemble, ce sont les enseignants qui doivent gérer les effectifs ; l’accompagnement personnalisé censé apporter une aide aux élèves en difficulté plus ou moins lourde, mais passagère, est détourné pour permettre à certains profs de « boucler » leur programme, car les heures normalement prévues à l’emploi du temps ont diminué et ne suffisent pas, alors que les exigences, selon les instructions officielles, ne cessent d’augmenter ! on passe désormais un baccalauréat professionnel en trois ans, au lieu de quatre , sans que les exigences théoriques au programme aient diminué, etc…    
Et toutes ces réformes interviennent alors même que les profs sont confrontés à des conditions de travail aggravées ( alourdissement des effectifs du fait des suppressions massives de postes ( plus de 80 000 en cinq ans), et qu’ils sont bien obligés de faire un constat éprouvant, c’est que leurs élèves en savent de moins en moins et qu’ils sont de plus en plus en échec, sortant par centaine de milliers de l’école sans diplôme qualifiant . Alors même que s’accroit la pression des obligations et de la hiérarchie, et que les salaires n’augmentent pas et que le pouvoir d’achat ne cesse de baisser avouons que d’ un point de vue professionnel, tout cela est très frustrant ! les enseignants espéraient qu’avec l’élection d’un gouvernement de gauche, on allait enfin pouvoir inverser le cours des choses, rediscuter de ce qu’il faudrait faire avec l’école pour que les élèves réussissent mieux, et ils sont bien obligés de constater que ce n’est pas le cas !

 

 

Comment réagit le monde enseignant et les syndicats sur la question des rythmes scolaires ? On avait compris que les syndicats soutenaient la réforme Peillon et qu’ils ne la soutiennent plus ?

C’est un peu vécu comme une goutte d’eau en trop au regard des attentes et parfois des espoirs que ce nouveau gouvernement suscitait parmi les collègues. Pour tous ceux qui travaillent tous les jours, toute la journée, demander aux instituteurs de modifier leur emploi du temps et travailler une demi-journée en plus par semaine devant élèves peu paraitre dérisoire. Surtout si c’est pour le bien des enfants…

 

… C’était encore la norme il y a seulement cinq ans ?.

Oui, mais le corps enseignant connaît un fort renouvellement et ils sont nombreux à ne pas avoir connu cette situation antérieure. Mais là n’est pas l’essentiel, quoi qu’en dise une campagne de presse malveillante.

Revenons à l’argument du bien des enfants : Nul ne croit vraiment que la réussite des élèves se joue sur ces 45 minutes de plus ou de moins à midi ou en fin d’après midi ! Les enfants, même les tout petits, ne souffrent pas de trop d’heures passées à l’école, mais ils souffrent lorsqu’ils s’ennuient à l’école, et surtout lorsqu’il sont en échec dans leurs apprentissages !  Or Il apparaît que l’essentiel de la réforme ne consiste pas à s’interroger sur les raisons qui expliquent pourquoi tant d’élèves sont en échec scolaire, avec l’idée qu’on pourrait  essayer de corriger ce qui ne marche pas, essayer de trouver des solutions pour qu’ils réussissent, modifier les conditions d’enseignement, l’organisation même de la scolarité des élèves , revisiter les programmes, sensibiliser  les enseignants aux progrès de la recherche en sciences de l’éducation, etc… les enseignants sont très demandeurs, ils attendaient des initiatives du gouvernement de ce point de vue, et qu’est ce qu’on leur sert ?  ils voient  qu’il s’agit en réalité  d’opérer un transfert de charge sur les municipalités, de municipaliser certains enseignements ! Or ils ne sont pas convaincus à priori de la qualité de ces prises en charge ! Ils n’ont aucune garantie que ces activités prétendûment périscolaires seront de qualité, égalitaires… ni mêmes qu’elles seront obligatoires ! Leur doute repose en particulier sur leur connaissance des finances locales : la plupart des municipalités n’ont pas l’argent pour payer de vrais profs, ou des animateurs culturels vraiment qualifiés ! Les profs n’ont aucune confiance dans ce que les municipalités sont en capacité de prendre en charge et d’organiser. Ils sont septiques sur ce que des personnels non qualifiés, sous-payés et peu formés vont être capables de faire. Cette affaire des rythmes scolaires est une opération d’enfumage, de plus en plus vécue comme telle. Ce n’est pas l’intérêt de l’élève qui en est le cœur. La FSU et le SNUIPP ont commencé par l’approuver car on leur laissait entendre qu’il y aurait des compensations pour les instits, et que les élèves avaient tout à y gagner, mais les collègues voient bien, aujourd’hui, qu’il n’en est rien …

 

Comment expliquez-vous la mobilisation des instits à paris, près de 9 sur 10 en grève contre cette réforme à la mi janvier et beaucoup moins le 31 ?

Il y a deux niveaux d’ explication. Le premier  tient à la sociologie du monde enseignant et à son nouveau rapport au syndicalisme. Le corps enseignant s’est énormément rajeuni depuis une décennie. Ici comme ailleurs ces jeunes sont sans tradition syndicale et politique. Mais ici cela tranche davantage avec un passé où les profs étaient souvent syndiqués dès leurs études. Il y a 20 ou 30 ans, le taux de syndicalisation était très important dans le métier, de 30 à 40%, tous syndicats confondus. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, Il y a une rupture d’histoire. Les enseignants se mobilisent plus ponctuellement , par à coups, en fonction des agressions dont ils pensent être les victimes, en particulier concernant les valeurs dont ils sont porteurs. Le mouvement parisien exprime un « ras le bol » généralisé devant la non prise en compte de leur parole, de leur analyse de ce qu’il faudrait faire de toute urgence pour que l’école aille mieux, alors qu’on veut leur imposer quelque chose qu’ils perçoivent comme inefficace pour les élèves et dangereux pour eux, en tant que salariés ! et il est soutenu par le syndicat au niveau local . L’inverse du mouvement du 31 janvier. Les collègues sont désorientés, en colère. Le syndicat ne dirige pas , il prend en compte la volonté des collègues, ce n’est pas la même chose, mais c’est beaucoup plus efficace !

L’autre facteur d’explication est plus local. Paris, comme Lyon et Marseille bénéficient d’un système particulier avec un corps d’enseignant de la ville qui intervient dans les classes pour l’enseignement de la musique, des arts plastiques et du sport. Ces heures permettent aux instits de « souffler » professionnellement dans la mesure où ce sont des vrais professionnels qui viennent travailler avec leurs élèves pendant leurs heures de cours. Avec cette réforme, Ils redoutent à raison que ces profs complémentaires n’interviennent désormais plus qu’en dehors de leurs  heures de classe normales, que ces enseignements ne soient externalisés, municipalisés,  et que donc cette réforme constitue pour eux un surcroit substantiel de travail.

Les instits sont furieux. Cela bouleverse leur vie professionnelle, mais aussi personnelle. Un de leur rare avantage est leur relative disponibilité, pendant l’année et avec des vacances scolaires et les mercredis où ils pouvaient s’occuper de leurs propres enfants . Et voilà que se profile aussi la remise en cause de cet avantage là, sans aucune compensation financière qui plus est !… Comme salariés ils se sont mobilisés pour défendre leurs conditions de travail et de vie, ça me paraît normal !

 

On peut comprendre ce refus d’une dégradation des conditions de travail. Mais pourquoi ne pas le dire ainsi plutôt que de refuser une réforme qui paraissait faire consensus : les enfants ont des journées trop longues, trop fatigantes…

C’est un vieux problème : Du fait justement qu’ils ont l’avantage des vacances, que tout le monde leur envie, les enseignants ont un complexe à revendiquer pour leurs salaires… Mais j’insiste : ce que l’on est en train de faire n’est pas conduit dans l’intérêt des enfants. Les travaux en science de l’éducation montrent que ce dont souffrent les élèves c’est d’une mauvaise organisation de l’école et des enseignements, qui conduisent à ce que trop d’élèves s’ennuient à l’école, qu’ils sont trop souvent en échec dans les apprentissages, et que du coup ils développent un phénomène de rejet, voire d’opposition envers l’école.  Mais ce n’est pas à cela que s’attelle le gouvernement. Il met en place une politique de démantèlement du système scolaire – avec, par exemple, le maintien de la politique de désectorisation qui renforce la constitution de ghettos scolaires , et le maintien de l’autonomie des établissements qui met les uns et les autres en concurrence ouverte, au détriment de l’égalité de traitement de tous les élèves, principe républicain s’il en est. C’est l’abandon de toute ambition culturelle pour le plus grand nombre avec l’instrumentalisation au service de l’économie voulue par l’OCDE sous l’injonction de la mise en place d’un enseignement fondé sur l’approche pédagogique dite « par compétences », avec son corollaire du « socle commun » qui justifie la coupure entre « l’enseignement pour les pauvres »  ( l’ensemble école élémentaire-collège, jusqu’à 16 ans), et l’enseignement pour les classes plus favorisées, qui pourront suivre le cycle lycée – enseignement supérieur, et, parmi les outils de cette dénationalisation/restructuration du système éducatif national, le transfert de responsabilités d’enseignements hier encore assumés par l’état  vers les collectivités locales et territoriales. C’est ainsi par exemple,  que la nouvelle loi de décentralisation en gestation prévoit le transfert de l’intégralité de la formation professionnelle initiale vers les régions (personnels compris)avec tous les risques d’enfermement local que cela signifie. Il y a une logique d’ensemble à tout celà : c’est une idéologie, fondée sur la conviction que tous les jeunes ne sont pas aptes à faire des études longues, qu’il ne sont pas tous capables d’assimiler une culture générale de haut niveau et que, du coup, dans leur propre intérêt, il faut bien opérer un tri sélectif le plus vite possible pour orienter les uns vers des métiers  pour l’essentiel d’exécution conformes aux besoins de l’économie néo-libérale telle qu’elle s’organise au niveau mondial et qu’on ne conteste pas, et les autres vers des formations longues correspondant également aux besoins de  cette économie, mais au niveau de l’encadrement. Cette vision de l’école correspond à un projet de société inégalitaire. Le fond du problème est là, tout le reste, c’est du discours, de l’habillage, de l’enfumage. Et le malaise enseignant exprime toutes ces contradictions, ces conflits à la fois d’intérêt immédiat ( mes conditions de vie, mon salaire ), d’éthique professionnelle ( le sens que je donne à mon métier, les valeurs que je défends), et de conviction idéologique et politique ( l’école de la république pour quelle société ?).

 

Entretien réalisé par Catherine Tricot

 

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:32

CapturedubracEtre à la tête de trois cents chefs d'entreprise de Seine-Saint-Denis et se voir subitement retirer le label Medef, c'est ce qui vient d'arriver au patron de l'organisation patronale du 93.

Après des mois de guerre de structures, Francis Dubrac, dirigeant de l'entreprise de travaux publics du même nom, s'est vu exclure du Medef par un simple courrier en novembre.

Depuis, trois cents patrons attendent. "Malgré plusieurs mails, des demandes de rendez-vous, je n'ai eu aucune réponse de Laurence Parisot", assure l'entrepreneur évincé.

Entre le patron ami des communistes et les apparatchiks de l'avenue des Bosquets, le courant ne passe plus depuis longtemps.

La méthode et le ton employés dans la mise au pas de cette structure locale du Medef, qui rassemble de grandes entreprises telles L'Oréal, Generali, Orange ou Alstom, comme des petites PME, relève ainsi des pires caricatures politiques. En 2011, le Medef annonce vouloir réorganiser son réseau et décide de regrouper deux structures de la banlieue est : le "Medef est-parisien", qui regroupe des entreprises du Val-de-Marne et d'autres de l'est du 93, et le "Medef ouest", recouvrant les territoires de Plaine Commune, Pantin et le Bourget.


Vote contesté

Le premier est dirigé par Antoine Hollard, un proche de Mme Parisot, le second par le remuant Dubrac, petit-fils de patron résistant. Les deux hommes n'ont pas la même vision de l'organisation patronale : le premier souhaite une organisation de fédérations de métiers, le second, une structure où les entreprises adhèrent directement pour être au plus près des spécificités des territoires.

Le premier est un proche de Laurence Parisot, le second, copain avec Patrick Braouezec, député rénovateur et président de Plaine Commune. C'est finalement M. Hollard qui se fait élire président de la nouvelle structure Medef 93. Le vote est aussitôt contesté – M. Hollard est accusé de s'être assuré la victoire avec les cotisations de patrons du 94, un jour où son adversaire ne pouvait être présent –, et le conflit va durer deux ans. Jusqu'à ce que le national décide d'évincer définitivement M. Dubrac.

"Vous ne pouvez vous prévaloir d'un lien quelconque avec le Medef", écrit Bruno Lucas, président de la commission réseau territorial de la direction nationale, pour lui signifier son exclusion. Le courrier prie donc le petit entrepreneur du 93 "de ne plus utiliser la marque" et de fermer son site Internet. "Laurence Parisot vire 300 patrons pour s'entourer de fidèles au moment où elle tente de rester à la tête du Medef", analyse M. Dubrac, amer. Une médiation avait été confiée à l'instance régionale, qui avait conseillé une réorganisation du nouveau Medef 93 avec un poids plus important aux chefs d'entreprises et une plus grande proximité avec leur territoire. En vain. Le patron "ami des cocos" sent trop le souffre.


"Patron, fils de patron"

Quand cet ingénieur de formation reprend le Medef au début des années 1980, le territoire se meurt de désindustrialisation. La Plaine-Saint-Denis ne semble plus qu'une immense friche, les communes à côté sombrent aussi et les entreprises ont du mal à rester. Dubrac, lui, y croit dans ce territoire où s'est installé son grand-père. C'est ici que ce paveur a fondé son entreprise de travaux publics en 1923. Refusant de travailler pour les Allemands, il en sera récompensé par la mairie communiste qui, pour reconstruire la ville, ostracise tous les anciens collabos. Le petit Francis grandit à Saint-Denis, y fait ses études, reprend l'entreprise familiale, et construit sa maison aux Francs-Moisins.

"C'est un patron, fils de patron, pas un patron de gauche. Mais il est très attaché à cette banlieue. Il a été le premier à parier sur la mutation économique du territoire", estime Stéphane Peu, adjoint PCF au logement. Quand le Stade de France est annoncé en 1992, Patrick Braouezec lui propose naturellement de prendre la tête de l'association de promotion de Saint-Denis et de son office du tourisme. "Il fallait de l'élan pour promouvoir 650 hectares de désert industriel", se souvient l'homme à l'humeur faconde. Aujourd'hui, explique-t-il, ce sont 1,4 millions de mètres carrés de bureaux, 40 000 salariés, 15 000 nouveaux habitants, bref, "une nouvelle Défense" dont il est fier. Alors, qu'importe qu'il soit vu comme le "patron gauchiste". "Je suis fidèle en amitié", assume-t-il.


Une page dans "L'Huma"

A ses yeux, c'est ce dynamisme économique hors norme que lorgne le Medef : "C'est pour ça qu'ils veulent mettre la main sur la Seine-Saint-Denis. Mais c'est un territoire rebelle, même chez le patronat", assène Francis Dubrac, bravache. La preuve ? "La plupart des patrons, mêmes des grands groupes, sont restés. On est une association de joyeux lurons patronaux d'un des territoires les plus dynamiques d'Ile-de-France." "Le Medef a besoin d'être à l'image des territoires", continue-t-il de clamer, soucieux de se faire encore entendre et de peser.

Au siège national, on assure "regretter la démission" de M. Dubrac et de sa structure. "D'autant qu'il y a de belles entreprises en son sein", ajoute Bruno Lucas. "Je suis prêt à discuter pour trouver une représentation des chefs d'entreprise de toute la Seine-Saint-Denis", assure-t-il encore. Jusqu'à réintégrer le patron des communistes ? "Je n'ai aucune nouvelle", tranche l'intéressé. Alors, il continue à faire du bruit. L'Humanité lui a consacré une page le 16 janvier, intitulée sobrement "Quand Laurence Parisot licencie 300 patrons".


Source Journal "Le Monde" de Sylvia Zappi 

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