Depuis 2007, le précédent gouvernement de droite a maltraité l’école comme jamais.
La suppression de 80 000 postes d’enseignants et de personnel de l’Education nationale a encore eu des conséquences terribles en Seine Saint-Denis à la dernière rentrée : 39 postes en moins dans le premier degré pour 2 444 élèves supplémentaires, 67 postes en moins en collège pour 1 092 élèves en plus, 400 postes en moins en lycée. Le nombre d’heures d’enseignements a été raboté passant de 72 438 heures à 66 450 heures. Le nombre d’heures supplémentaires ou confiées à des enseignants non titulaires a explosé et pourrait donner lieu à la création de 570 postes dans le primaire et le secondaire. Il n’y a plus aucun remplaçant. Ainsi dès septembre, 285 classes du premier degré se sont retrouvées sans enseignants. En maternelle, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans est tombée à 0,77% (moyenne nationale 13%). 10% des enfants de 4/5 ans ne sont plus scolarisés en Seine Saint-Denis. 190 postes de RASED sont passés à la trappe. Pour la médecine scolaire, sur 49 postes de médecins scolaires, 29 sont occupés, soit une moyenne de 15 000 élèves par professionnel. 80% des élèves de sixième ne bénéficient plus de la visite médicale en entrant au collège.
La Cour des comptes l’a très clairement exposé dans un rapport. En 2011, l’Etat a dépensé 47% de plus pour former un élève parisien que pour former un élève séquano-dyonisien, faisant chuter l’Académie de Créteil au 22ème rang sur 26 dans la dépense par élève.
Si le nouveau Président de la république a fait de l’éducation une priorité, les mesures concrètes se font attendre. 1000 postes supplémentaires ont été créés – mais sans rattrapage des 5 700 supprimés avant les présidentielles - pour toute la France, tous degrés confondus. Pour l’Académie de Créteil, cela fait 80 postes et à l’arrivée 23 pour la Seine Saint-Denis alors qu’en 5 ans, notre département a accueilli 10 000 élèves supplémentaires.
En Seine Saint Denis, la réussite scolaire ne peut plus supporter l’équation suivante : faire mieux avec beaucoup moins = toujours plus d’élèves et toujours moins d’enseignants !
Il est temps de rompre avec cette logique si nous ne voulons pas connaître une rentrée 2013 ponctuée, à raison, d’occupations d’établissements ou de journées d’actions comme celle du 11 octobre dernier où parents et enseignants se sont rendus, en vain, au Ministère de l’éducation, pour faire entendre cette colère légitime. D’autant que l’instauration de la réforme des rythmes scolaires au primaire sera encore une source d’inégalités suivant les moyens des communes. Le Président de la République a annoncé le déblocage de 250 millions € pour y parvenir alors que 650 millions € y sont nécessaires. Et comment cela se passera-t-il une fois ce fonds épuisé ?!
Assez de transferts sans les moyens adaptés, assez de casse, l’Ecole a souffert d’un démantèlement qui a fait passer de 28% à 21% la part du budget de l’Education nationale dans les dépenses de l’Etat, ces dernières années !
Pour toutes ces raisons, aux côtés des enseignants, des parents, de leurs organisations syndicales et associations et des élèves, nous portons l’exigence des moyens nécessaires à la réussite scolaire de chacun.
Il y a urgence, pas question d’abandonner, l’Etat doit nous entendre !
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