Si nous ne pouvons qu’approuver le dépistage et la campagne de vaccination de la tuberculose initiée par l’ARS et mise en place par le Conseil général de Seine St Denis dans le quartier du Chêne-Pointu, nous ne pouvons pas passer sous silence les raisons profondes de cette résurgence de la maladie. Nous ne pouvons pas non plus ignorer les politiques sociales et de santé conduites depuis quelques années qui privilégient sans cesse des logiques comptables au détriment de l’humain.
En effet, nous savons tous que la tuberculose est un indicateur social, révélateur d’une précarité très forte. Elle constitue un des effets de la paupérisation, des difficultés d’accès à des logements décents et aux soins de qualité pour tous.
Avec la fin du BCG obligatoire en 2007, la désertification médicale de certains de nos quartiers, la pénurie de médecins scolaires, il semble bien que la prévention, le suivi et les soins ne soient plus une priorité nationale. A cela s’ajoutent les mesures d’expulsion, les déplacements répétés de certaines populations déjà très fragilisées. Dans ce contexte dégradé, la pratique des professionnels de santé s’avère souvent très difficile, voire impossible.
Notre pays, comme tous les pays riches, avaient pourtant vu la tuberculose quasiment éradiquée avec la mise au point de vaccins et de traitements de plus en plus efficaces et l’amélioration des conditions de vie. Avec les moyens dont nous disposons, il n’est pas admissible de constater sa résurgence.