Vernissage le 22 décembre à 18h
à la Maison du Temps Libre au 30/32,
rue George-Sand
Depuis une dizaine d'année, le photographe Dragan Lekic a suivi de jeunes réfugiés à travers l'Europe. Un travail de profondeur autour de l'exil et de la dure réalité de l'errance.
Dragan Lekic, photographe de 7 Jours à Stains, expose ses clichés sur l'exil de réfugiés qui se retrouvent coincés dans le port de Patras en Grèce. Ces «Oiseaux de passage» risquent leur vie dans leur quête incertaine d'une vie meilleure. Une exposition émouvante qui est aussi un appel à plus de solidarité avec ces réfugiés épris de liberté.
«J'ai toujours été très sensible au sort réservé aux exilés, ayant moi-même quitté ma Yougoslavie natale, et vécu des conditions de vie précaires lors de mon
arrivée en France.», notre confrère photographe au sein de la rédaction de 7 Jours à Stains, Dragan Lekic, nous le répète souvent. Artiste, humaniste, homme engagé, il arpente depuis des années
les terres lointaines, mais aussi les quartiers de nos villes, de notre ville : Stains il la photographie quotidiennement pour les besoins de l'actu.
Il expose à partir du 17 décembre ses clichés dans une expo «Les Oiseaux de passage», pleine de tendresse et d'espérance.
C'est à Patras, ville portuaire, située en Grèce, où se retrouvent coincés des centaines de migrants de toutes nationalités qu'il les a rencontrés. Ils espèrent
tous monter dans l'un des camions (1200 par jour) qui poursuivra sa route à bord d'un ferry vers l'Italie, sésame pour d'autres contrées en Europe.
Cette actu brûlante nous rattrape souvent, nous interpelle, nous révolte aussi… comme cet exil quotidien de millions de femmes, d'enfants, d'hommes qui tentent de
trouver l'Eldorado en Europe. La Grèce c'est le premier pays d'entrée dans l'espace Schengen, un sésame qui aimante ces réfugiés : Afghans, Erythréens, originaires des pays du Maghreb…
Dragan Lekic, sensible aux problèmes sociaux, à l'exil, à l'errance, ne pouvait rester insensible face à ces drames humains qui se jouent à deux pas de chez nous.
Il a d'ailleurs débuté ce travail, il y a une dizaine d'années avec un reportage à Sangatte, où à l'image d'un Günter Wallraff dans «Tête de Turc» ou plus récemment de Florence Aubenas avec «le
quai de Ouistreham», il se fait passer pour un réfugié Kosovar pour pénétrer dans le camp : «Durant des mois, je les ai suivis dans leur périple, depuis les bords du canal Saint-Martin à la
«jungle de Calais», puis dans ce port de Patras. Certains se retrouvent en prison, d'autres subissent de mauvais traitements de policiers, dépensent des fortunes auprès de passeurs peu
scrupuleux. D'autres meurent avant d'avoir réalisé leurs rêves de vie meilleure. Une part importante pourrait obtenir le statut de réfugié, pourtant on leur refuse ce droit.»
Il a noué des rapports de confiance, d'amitié, de fraternité avec ces jeunes hommes, il est d'ailleurs toujours en contact avec bon nombre d'entre eux dans leur
quotidien et rien n'est facile : «la situation ne s'arrange pas et ils sont toujours aussi nombreux à vouloir trouver une vie meilleure en Europe. J'ai aussi rencontré, ces dernières années, des
réfugiés Tunisiens qui galèrent pour s'en sortir tout comme ces Afghans, qui campent à Paris, square Villemin, que l'on a baptisé «le petit Kaboul». Depuis la fermeture de Calais en 2009, ils
n'attendent qu'une chose : l'opportunité de pouvoir rejoindre des amis, de la famille de l'autre côté du "Channel" en Grande-Bretagne.»
Dragan Lekic ne veut pas laisser tomber ces «Oiseaux de passage», il leur lègue cette expo comme un message d'espoir et de liberté.
Source 7 jours à Stains / Djamel Charif
Exposition du 17 au 29 décembre à la maison du temps libre, 30-32 avenue George-Sand. Samedi 22 décembre à 18h, vernissage
suivi d'un court-métrage de l'auteur avec débat. Entrée libre.