Alors que le gouvernement français vient de se lancer dans une guerre au Mali, nous tenons tout d’abord à exprimer notre soutien au peuple malien, victime depuis des années des politiques du FMI. Depuis des mois, des groupes armés islamistes liés à des réseaux criminels imposent la terreur. Ce peuple souffre et appelle au secours la communauté internationale et la France.
Nous réaffirmons que cette guerre n’est pas une guerre de religion car l’Islam n’a rien à voir avec ces bandes qui détruisent, qui saccagent et qui tuent.
Nous pensons aux familles maliennes, nombreuses dans notre département, qui elles aussi, s’inquiètent et espèrent le salut de leur pays. Nous n’oublions ni les otages, ni les soldats français engagés dans ce conflit. Ne rien faire et laisser le peuple malien aux mains de ces intégristes dangereux eut été inacceptable sur le plan humain.
Toutefois, notre groupe considère que la guerre n’est jamais la meilleure solution, même s’il semble évident qu’une intervention militaire internationale était devenue inévitable pour empêcher que le peuple Malien soit privé de son droit inaliénable à la souveraineté sur l’ensemble de son territoire.
Nous estimons que la gravité de la décision d’entrer en guerre exigeait réflexion et concertation au préalable. Certes, l’urgence était réelle mais l’offensive des troupes djihadistes était forcément prévisible et nous savons que le rétablissement de la démocratie au Mali ne sera pas le résultat d’une intervention militaire. Nous pouvons même redouter que celle-ci se solde par un échec et par un embrasement de l’ensemble de cette région. De plus, nous redoutons le risque de dérapage vers une intervention néo-coloniale pour des intérêts et capitaux privés.
La crise malienne, tout en ayant ses causes particulières, s’insère dans une crise beaucoup plus large du continent africain qui ne pourra pas être solutionnée militairement car les réponses adaptées sont d’ordre politique, économique, écologique et social et doivent s’élaborer de façon multilatérale, dans le cadre et le respect de la Charte des Nations unies.
S’il s’agit bien de contribuer à la reconstruction d’un Etat de droit, la parole et l’action doivent être données au peuple Malien, à l’Afrique et à l’ONU.
Enfin, dans ce contexte, nous pensons aux civils. Tout doit être fait pour les protéger et éviter une catastrophe humanitaire.
Signataires :
Bally Bagayoko, Josiane Bernard, Hervé Bramy, Gilles Garnier, Pascal Beaudet, Florence Haye, Jean-Jacques Karman, Pierre Laporte, Jacqueline Rouillon, Abdel-Madjid Sadi, Azzedine Taïbi.
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