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  • : Azzédine TAIBI
  • : Bienvenue sur mon blog. Il vous rendra compte de mon action et de mon engagement en tant qu'élu à la Mairie de Stains et au Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Il vous informera de mes prises de position et des combats politiques que je mène au quotidien avec et pour les citoyens. Ce blog est aussi l'occasion de recueillir vos remarques et vos propositions pour construire une alternative politique. Alors sans plus tarder, bonne visite et à très bientôt !
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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 16:18

bourdieu.jpgll y avait fort à parier que dix ans après sa mort, survenue à 71 ans le 23 janvier 2002, Pierre Bourdieu serait salué dans la presse comme l’éminent sociologue à la renommée internationale qu’il était déjà de son vivant, les éloges se situant (presque) au niveau des attaques qu’il eut à subir, issues en grande partie d’auteurs ou de journalistes communément situés à gauche – mais pas de « la gauche de gauche », pour reprendre une expression bourdieusienne. La publication, qui accompagne cet anniversaire, de son splendide cours du Collège de France donné entre 1989 et 1992, Sur l’État, renforce la distribution de lauriers.

À cela deux raisons : la prime systématique donnée aux morts ; l’absurdité que représenterait le fait de nier ou de minimiser une œuvre incroyablement féconde, dont les répercussions sont loin d’être épuisées. Lue, commentée, considérée comme l’une des plus importantes dans le milieu universitaire et scientifique partout dans le monde, elle s’est également diffusée dans le public, au point que les notions et concepts créés par le sociologue – « le champ », « le capital symbolique », « l’habitus »… – sont aujourd’hui repris et reformulés par nombre de personnes d’horizons divers pour dire et mieux comprendre leur environnement social et leur propre position en son sein.

De ce point de vue, la victoire de Pierre Bourdieu est totale. Son œuvre, qui engage à déchiffrer les contraintes et les violences sociales que chacun intègre, voire perpétue, est perçue non comme une condamnation au fatalisme ou à un déterminisme désespérant, mais au contraire comme un moyen d’émancipation.

Reste que le Bourdieu politique dérange encore. L’intellectuel pétitionnant, descendant dans la rue pour soutenir les grévistes en 1995, et les chômeurs, les sans-papiers… Comme si ce geste rendait le scientifique impur. Comme s’il n’était le prolongement logique et indissociable de son œuvre, rendu nécessaire par les circonstances, après le succès formidable de la Misère du monde, en 1993, et le ralliement au libéralisme d’une cohorte d’idéologues plus ou moins médiatiques. Mais, comme disait Clemenceau de la Révolution française, Pierre Bourdieu est un « bloc » qu’on ne saurait disjoindre. Chez lui, l’engagement est sans réserve.

 

(pour lire la suite du dossier / source Politis de Christophe Kantcheff)

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